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ENFERMEMENTS ET LIBERTÉS DANS UNE BIBLIOTHÈQUE

Musées, zoos et bibliothèque m'ont toujours procuré, au premier abord, une sensation carcérale. Bien que fréquentant assidument ces endroits, (sauf les zoos) j'ai toujours dû dépasser ce bref sentiment d'enfermement pour y entrer et m'approprier les lieux. Une bibliothèque permet pourtant une immense liberté en circulant dans les vastes allées de livres selon ses désirs, ses projets, ses recherches ciblées ou erratiques. La bibliothèque de Beaubourg à Paris (BPI) est d'accès totalement libre. C'est une des plus ouvertes qui soit. Pas d'inscription, pas de carte, vient qui veut. Tolérante, elle accueille aussi quelques sans-abris qui s'y réfugient dans la journée.
Mais photographier dans une bibliothèque a ses contraintes, quelque soit la bibliothèque. Ou plutôt ses interdictions. En effet il est interdit de photographier dans les lieux, bien que paradoxalement il est toléré de photographier les pages des livres sur lesquels on travaille. Donc, il fallut une permission spéciale. On me l'accorda. Elle ne fut utilisable que pour quelques minutes, pas plus. Dans l'urgence, je n'ai pas pu contrôler la résurgence de ce sentiment premier et instinctif d'enfermement. Couloirs, hauts murs, escalators, silence, aspect clinique et aseptisé, circulation fluide et anonyme aux allures de gare lorsque la bibiothèque est très fréquentée, absence de paroles autres qu'utilitaires, pas de rencontres entre les personnes ou si peu, évitement des regards. C'est ainsi que ce crée toute une cruelle clôture, qui contraint à la concentration et à l'isolement. C'est des ces conditions que nous nous embarquons alors dans des voyages au long cours, dans des aventures fabuleuses ou fastidieuses à travers les pages.

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